C’est ce que nous sommes en droit de penser à la lecture du Midi libre de Dimanche par lequel nous apprenons que le Maire de la ville vient d’interdire un spectacle d’Henry Jean SERVAT. La raison est certainement très grave, peut-être s’agit-il qu’une représentation à caractère pornographique, les actrices et les acteurs se promenant tous nus sur la scène, incitant les spectateurs à venir les rejoindre pour partouzer tous ensemble ? Que nenni, que nenni !!!!
Ou alors, ce serait Dieudonné venant décerner le prix de l’humour à un pâtissier ayant baptisé ses petits fours « Adolf » ???? Que nenni, que nenni !!!!
J’y suis, le casino municipal menace ruine et risque de s’effondrer pendant la représentation ? Une crue subite est annoncée à l’heure du spectacle !!!!! Un Airbus avec Ben Laden aux commandes survole la ville ??? Une bombe datant de la guerre de cent ans vient d’être découverte dans les souterrains du château ?????
NON !!!! PIRE QUE CELA !!!!!! L’auteur de ce spectacle est un ANTI-CORRIDA !!!!! Sachez-le, braves gens, à Beaucaire, la liberté d’expression s’arrête aux portes des arènes.
Il s’agit pas pour moi de me prononcer Pour ou Contre la corrida, là n’est pas le sujet, je n’ai par ailleurs pas une admiration particulière pour Henry- Jean SERVAT, je ne suis amateur ni de peoplades, ni de récits glamours sur la vie des têtes couronnées, même si je dois reconnaître d’Henry- Jean SERVAT ne manque pas de talents en matière d’écriture.
Non, il s’agit de m’élever contre un délit d’opinion manifeste et un abus de pouvoir comme nous en avons rarement connu.
Un maire s’octroie le droit d’interdire un spectacle sous le seul prétexte que l’auteur ne partage pas ses idées dans un domaine précis, qui n’est même pas évoqué dans le dit spectacle !!!!
Si nous laissons faire, demain, des édiles pourront interdire n’importe quels évènements sous n’importe quels prétextes. Il faudra désormais montrer patte blanche avant de retenir une salle, et une enquête de moralité des Renseignements généraux devra être jointe aux dossiers. Nous avons déjà connu cela dans un passé que nous croyions révolu.