A partir de 1945, une nouvelle raison de sortir son épouse de son trou lui fut imposée par la loi : Les élections et le droit de vote accordé aux femmes, ce n’est pas qu’Auguste tienne tant que ça à ce que Violette fasse acte de civisme, mais une voix c’est une voix, surtout lorsqu’on est conseiller municipal, qu’on ambitionne de devenir un jour adjoint au maire et qui sait si ? L’occasion faisant le larron…..hum ??? Il se voyait bien l’Auguste avec l’écharpe de premier magistrat !
Les jours de consultations électorales, ils descendaient tous les deux à pied de leur montagne, du moins avant qu’il n’ait acheté une 2 CV à la fin des années 50. En entrant dans la mairie il prenait toujours deux bulletins identiques qu’il montrait à tous. Il en remettait un à son épouse, puis, sans passer par l’isoloir, Violette et Auguste glissaient leur bout de papier dans l’enveloppe qu’ils déposaient ensuite dans l’urne.
-« La voix de ma femme m’appartient » disait-il.
Sitôt son devoir électoral accomplit Violette se rendait à la messe, c’était avec les enterrements l’une des rares occasion de s’y rendre. Pendant ce temps, son mari s’installait au café épicerie tabac, en terrasse face à l’église. A la fin de l’office, elle allait s’asseoir à coté de lui, sans prendre part aux conversations, Auguste daignait lui offrir un vin doux qu’elle sirotait lentement en attendant le signal du départ, invariablement toujours le même :
-« Faut y aller, nous on bosse même le dimanche, pas comme ces faignasses de fonctionnaires qu’on engraisse avec nos impôts »
Et ils reprenaient le chemin de la montagne
(à Suivre)
Photo Internet: Terrasse de Café