Qu’un grand loup comme moi, parcoure les Cévennes et les Causes, cela ne t’étonnera pas, les espaces semi désertiques nous conviennent très bien, nous y sommes à l’aise, pourvu que ça dure !!!!! Non, mais j’ai l’air de m’affoler comme cela, mais je ne me fais pas vraiment de soucis, je ne pense pas que le classement de cette région au patrimoine de l’Unesco va amener une nuée de touristes du jour au lendemain. Je n’en voudrai pour preuve que cette petite ballade effectuée du coté de Nant et Saint Jean du Bruel. Certes, elle a eu leu deux jours avant que la nouvelle du classement ne soit rendue publique, mais pour un dernier dimanche de Juin, avant les premiers départs en vacances, on aurait pu penser qu’il y aurait un peu de plus de monde pour profiter du beau temps et des magnifiques sites que nous offre cette région. Eh bien, non, les gens manifestement avaient plus envie de se faire bronzer les fesses, que de partir à la découverte de notre patrimoine ancestral.
La couvertoirade
Tu connais Cantobre ? Non ? Et Nant ? Non ! Pas Nantes, Nant !!!! Avec juste un « T » à la fin ?, toujours pas ? , la Couvertoirade ? Ah bien sûr, dès qu’on te parle d’un site hyper touristique, à deux pas de l’autoroute, ça fait frémir tes neurones, là tu connais, tu t’ y es fait pigeonner dans les boutiques à souvenir, rançonner au parking payant, etc, etc, et avec tous ça, tu n’as pas eu le courage de parcourir une quinzaine de kilomètres de plus pour te rendre à Cantobre, tu me déçois beaucoup, je n’aurai pas cru ça de toi !
Les Halles de Nant
Suis moi, je te montre le chemin, si te viens du Vigan, tu ne manqueras pas de t’arrêter à Campestre et Luc, afin de te souvenir qu’ici, il y a encore quatre-vingt ans, se tenait un bagne pour enfants, la honte de notre république (le bagne, pas les enfants) ensuite, nous nous dirigerons vers Saint Jean du Bruel et Nant, entre le causse Noir et celui du Larzac, admire donc au passage les halles du village, « des » comme ça, tu n’en verras guère.
Si tu veux, on y dégustera une petite mousse, sous les voûtes, avant de prendre la direction des gorges de la Dourbie, là, on fera une pause aux Cuns, au camping du « Roc qui parle », tu planteras ta tente au milieu des cerisiers et des truffiers, entouré de lapins qui courent dans tous les sens.
N’oublie pas de jeter un œil sur l’église désaffectée, Jésus et tous ses saints ont déserté les lieux, en oubliant la pauvre Marie (fils indigne !!!).
Tu me diras qu’il y en a qui oublie leur mère au bord de l’autoroute, elle, au moins, elle a un toit.
Une nuit de repos, et nous reprendrons la route, ne te fais pas de soucis, on y est presque,
regarde à ta droite, sur le rocher, c’est Cantobre, suspendu au dessus du vide, libre à toi maintenant d’en parcourir les ruelles, d’admirer les vieilles pierres, de visiter l’église, de penser que nombre de ces maisons sont construites sur la corniche .
Tu imagines le gars qui veut planquer son magot et qui creuse au fond de sa cave, d’un coup, hop !, il se retrouve tout en bas de la vallée, le cul dans la rivière en train de se faire un bain de siège.
Je plaisante, mais, il parait qu’il y a quelques décennies un couple d’allemands à sauté dans le vide suite à de gros problèmes sentimentaux.
Prend ton temps, savoure chaque minute, profite du paysage qui s’offre à toi au café du village.
Après, et seulement après, tu peux aller à la Couvertoirade si le cœur t’en dit.