Vous me reconnaissez ? Je suis « Janou Grain de Sel » et je vais avoir 42 mois ! C’est dire que je suis une grande, pas comme mon Papou qui est resté un grand enfant. Figurez vous qu’à son vénérable âge, il joue encore aux petites voitures. Comment non ? si, si je vous l’affirme, il en fait collection, de temps en temps il m’en prête une, mais je dois rester à coté de lui. Chacune d’entre elles à une histoire, je vais essayer de me rappeler et de vous les présenter, mieux, je vais luis laisser la plume pour le faire.
« La 4cv Renault et sa cinquième roue, une bagagère rigide fixée au pare choc, et munie d’une seule roue au centre du plancher, c’est la voiture de ma première enfance, celle de mon grand père, nous partions en vacances tous ensemble, les valises dans la cinquième roue, le matériel de camping sur la galerie, et les provisions dans le minuscule coffre avant. Mes grands parents montaient devant, nous étions derrière, Jean-Claude et moi, avec notre petit frère dans un carton de boites d’Omo en guise de berceau entre nous deux.
Nos parents suivaient derrière en vespa, notre véhicule familiale, nous montions à trois voir quatre dessus, Luc debout entre les jambes de mon père, Jean-Claude assis sur le porte bagage et moi sur le siège passager. Malheureusement, nous n’avions pas ce side-car, dommage ! »
« Le taxi 403 G7, c’est aussi un souvenir des vacances quand j’étais enfant. Quand nous quittions la Picardie, où nous résidions, pour nous rendre en train dans pays Niçois où je suis né, nous débarquions d’abord à la gare du Nord à Paris, le rêve de mon père était de prendre un de ces taxis G7 de couleur Noir et Rouge, reconnaissables entre mille, mais nous n’en avions pas les moyens et nous devions nous résigner à faire le trajet jusqu’à la gare de Lyon en bus.
Nous, ça nous plaisait cette plate forme à l’arrière et le contrôleur qui tirait sur la chaînette afin de faire repartir le véhicule. Ce qui nous fascinait aussi c’était les passagers qui descendaient en marche en sautant de la plate forme dans le sens de la marche »
« La Peugeot 202, la voiture qui m’intriguait le plus, avec ses phares cote à cote sous la grille de la calandre, je ne trouvais pas ça normal ».
La Juva 4, ceux qui lisent mon blog régulièrement savent à quel douloureux évènement est lié cette voiture (lire la Juva quatre du diable).
« Le fourgon Renault me rappelle le début de mon adolescence, j’aidais l’été, mon oncle qui fournissait en vins et spiritueux les stations de ski de Valberg et de Beuil. Le Renault de mon oncle était très, très, très fatigué, nous devions embarquer avec nous des jerricans d’eau afin d’en mettre régulièrement dans le radiateur du véhicule chaque fois qu’un nuage de vapeur nous annonçait que l’on « chauffait ». Nous livrions aussi une annexe du 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins, j’ignorais qu’une dizaine d’année plus tard j’allais y séjourner plusieurs semaines »
(Eh ! vous avez vu le soucis du détail ? même l'immatriculation a été refaiteà l'identique !!)
« Ah la deux chevaux !!!, bien sur nous en avons eu plusieurs dans la famille, mais ça a été aussi ma première voiture à moi, ce sont mes vingt ans »
« En 1970, mon père avait acheté un tube Citroën carrossé en caravane à l’arrière et très bien aménagé à l’intérieur, un précurseur du Camping Car, nous sommes partis, avec ma dame Zette, en voyage de Noce avec »
Mon ami Christian m’a, un jour, offert ce fourgon Brandt, sur la portière est écrit « Boulain Fils, Saint Flour ». Saint Flour !! Trois ans de ma vie ! De la sixième à la quatrième, ce ne sont pas mes meilleurs souvenirs »
« Il y a quarante ans les américains mettaient les pied sur la Lune, devancés par notre Tintin et le capitaine Haddock »
« L'ID 19, une grande frayeur, en 1962 mon père avait revendu sa Dyna Panhard pour acheter cette voiture à un ami, une superbe occasion …..de se tuer. Entre autre dans les gorges de Daluis, quand les freins se sont bloqués dans un virage, nous sommes partis en « luge » nous immobilisant à moins de cinquante centimètres du précipice, deux cent mètres de chute libre nous attendaient. »
La Panhard (Ici la PL 17)
« La Traction, mon rêve, j’en ai cherché, mais celles que j’ai trouvées étaient trop abîmées ou trop chère »
« Un autre rêve, un autre souvenir, en Janvier 1968, de la cour du Lycée d’Aubenas, nous voyions passer les voitures du rallye de Monte Carlo de retour du « Burzet » Nous rêvions d’être les futurs Jean-Pierre NICOLAS » et déjà de cette révolution que nous préparions sans le savoir en militant pour la Paix au Viêt-Nam. En Mai, je quittais le Lycée non sans avoir « cadenasé les portes » après plus d’une semaine d’occupation, je n’y ai remis les pieds que…..quarante ans plus tard, du moins dans ce qui l’en restait: sa cour. Les bâtiments ayant fait place à une médiathèque. »
Bon, mon Papou, ça suffit pour ce soir, tu devrais aller te coucher maintenant. Pense à prendre tes gouttes.
A demain mon Papou.
Janou Grain de Sel