Un Temps de Toussaint.

 
Putain de temps, un crachin glacé tombait sur NICE, et pourtant je devais quand même sortir, il y a des rituels qu’il faut respecter, ça fait partie de la vie.
 
-        Où vas-tu ? demanda ma compagne.
-        Tu le sais bien, je vais porter des fleurs à ma mère, comme chaque année au 1er Novembre.
-        Je ne t’accompagne pas, prends soin de te couvrir.
-        Oui, oui.
-        Tu as été chez le fleuriste ?
-        Non, il y en a près du cimetière.
 
J’enfilai mon imperméable, mis un chapeau sans oublier mon cache col, c’est trop con d’attraper la crève un jour de Toussaint.
 
J’estimai inutile de prendre la voiture, un peu de marche me ferait du bien. Je mêlai mes pas à toutes ces familles, ces veufs et veuves vêtus de noir qui se dirigeaient en une sorte de lugubre cortège vers le cimetière de CIMIEZ, champ de repos des riches trépassés niçois, Des retardataires faisaient l’acquisition de quelques pots de chrysanthèmes auprès des marchands de fleurs, postés contre le mur de la nécropole, qui interpellaient les passants aux mains vides pour leur filer leur camelote.
 
-        Mais que fait SARKOZY, si ça ce n’est pas du racolage ! ! ! ! !
 
Je refoulai cette pensée mesquine et de mauvaise foi au plus profond de moi avant d’aborder une belle et jeune fleuriste revêtue de l’habit traditionnel niçois.
 
-        Des fleurs, Monsieur, dix € seulement ces jolis chrysanthèmes.
-        Je préfèrerai des roses, ma mère a toujours aimé les roses.
-        Parfait, monsieur, ce bouquet vous convient-il ? .
 
J’acquiesçai, me fendant d’un petit billet de 20, puis à pas lent j’entrai dans le cimetière. Dix ans qu’elle était là, juste en face de l’entrée principale dont je poussai la vielle grille rouillée et grinçante, témoin de la douleur plus ou moins feinte des familles épleurées.
Je sonnai à la porte de la conciergerie du cimetière, la porte s’ouvrit et je tendis mes fleurs.
-        « Bon Anniversaire Maman ! ! ! »



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