La nuit où j'ai envahi l'Italie

 
Vous aurez du mal à le croire, mais j’ai envahi militairement l’Italie, Certes ce ne fut que……mais laissez moi vous racontez cela par le début.
En ce temps là, La France allait mal, l’armée française allait mal, tout allait mal, je ne sais pas qui a eu cette idée là, certains prétendent que la décision fut prise au plus haut niveau de l’état, mais quelqu’un eu une inspiration ingénieuse : AKELA !!!!! Lui seul pouvait sauver l’armée et par là même la France toute entière.
Ce matin, ou pour être plus précis, en ce début d’Après Midi de Septembre, je me réveillais enfin après un petit dodo commencé à 6 heures du mat …..Comment ça, gros feignant ??, mais dites, je ne vous permets pas Monsieur !!!!! Je travaillais de nuit, Monsieur !!!! Non mais, d’abord cessez de m’interrompre, bon, je continue…..donc je venais de me lever lorsque j’entendis passer la mobylette du facteur. C’est ainsi que je pris connaissance d’une gentille invitation, adressée par Monsieur MESSMER, alors ministre des armées, qui me conviait à me rendre dans l’intérêt de la nation, dans un centre de vacances, genre Club MED, pour une période d’un an avec sport d’Hiver garanti pendant six mois, puis randonnées en montagne pendant le reste de l’année. 100% gratuit, nourris, logés et même vêtus. La France pouvait compter sur AKELA, elle n’allait pas être déçue.
Il faut dire que j’étais le seul, je dis bien le seul, infirmier professionnel dans ce Bataillon de Chasseurs Alpins , les autres avaient été formés hâtivement (et très mal) à Nantes en moins de deux mois. C’est donc moi qui me collait toutes les sorties, exercices, et manœuvres en Montagne, ce qui, très honnêtement, n’était pas pour me déplaire, les loups n‘aiment pas la vie de caserne, ils préfèrent l’air de la montagne, quand de surcroît, il s’agit de celui du Mercantour, ils ne peuvent qu’être ravis. AKELA retrouvait son pays natal et il allait le sillonner de long en large, à pied, en raquette ou en ski pendant douze mois, il n’aurait pas échangé sa place contre celui d’un bidasse de Baden-Baden.
Le fait d’être le seul pro de l’infirmerie me valait l’insigne honneur de servir « d’escorte » à l’état major des unités avec lesquelles je sortais. Et cette nuit là, l’unité en question, c’était le bataillon au grand complet, j’accompagnais donc le colon, qui devait se sentir rassurer d’avoir un infirmier d’une telle valeur à ses cotés  au cas où il se ferai un gros bobo.
Vous ne l’avez certainement jamais su, mais cette année là le col et le village de Montgenèvre étaient occupés par « les rouges », oui Madame, les rouges !!!!! Heureusement les gentils « bleus », dont j’étais, avaient mission d’être les libérateurs de cette malheureuse population constituée essentiellement de touristes en mal de neige.
Pour surprendre les « méchants » nous avons traversé en trois jours le massif du Queyras en ski de randonnées, de nuit, à cause des risques d’avalanche, et nous avions trouvé refuge le dernier soir dans un hameau déserté et isolé par la neige, afin de prendre quelques repos avant de nous lancer dans notre sublime action libératrice. A deux heures du Matin, nous avons entamé l’approche finale, pour la première fois le colonel et son escorte, dont j’étais, ouvraient la marche. Régulièrement le « Boss » vérifiait sa carte d’état major éclairé par nos bons soins. Se fiant à sa boussole, nous avons remonté un vallon censé nous mener au pied de Montgenèvre, mais au bout d’une demie heure, nous avons senti qu’un  léger doute envahissait notre colon, un doute de plus en plus , comment dire ????? Ce n'était pas net, la direction était à peu près bonne, mais…..pas tout à fait. Cependant nous continuions d’avancer, encore et encore, quand un bruit étrange vint nous inquiéter, nous étions sur un plan parfaitement……….plat. Et le bruit qui parvenait à nos oreilles était celui de craquements. Logiquement, nous aurions du faire demi tour, mais « le Boss » jugea préférable de stopper sur place et de consulter une fois de plus sa carte. Il n’y avait pas le moindre Lac de montagne sur le trajet que nous devions suivre, et pourtant nous étions bien au beau milieu d’une étendue d’eau verglacée. En cherchant bien, le colonel finit par en trouver un, mais en Italie !!!!, ce qui évidemment n’était pas possible, en attendant comme les craquements devenaient de plus en plus inquiétant nous avons enfin reçu comme consigne de gagner l’une des rives, où se trouvait un panneau signifiant aux randonneurs que la pêche était interdite dans ce lac. C’est du moins ce qu’à traduit un de mes copains d’origine transalpine. Nous avions pénétré de près de cinq kilomètres à l’intérieur de l’Italie !!! Quatre cent cinquante soldats français (en armes chargées à blanc) venaient de commencer l’invasion de ce beau pays, sans aucune déclaration de guerre.
Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas violé un secret défense, car notre ministre Pierre MESSMER n’en a certainement jamais rien su, pas plus que les supérieurs hiérarchiques du « Boss ». Pourtant cette nuit là, l’Italie venait de remporter sa plus écrasante victoire militaire, avec un simple panneau d’interdiction, elle venait de mettre en fuite un Bataillon de Chasseurs Alpins Français, censés faire partie de l’élite de notre brillante armée.



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