Il est grand temps que je vous rende mon dernier devoir de vacances et que je laisse la place à mon Papou, Faudra attendre désormais Halloween pour qu’il m’autorise à réutiliser son blog.
Alors ? Vous connaissez l’histoire du pont de la mariée ? Non ? Je vais vous la raconter comme mon Papou me l’a racontée à moi, rien qu’à moi.
Mais d’abord commençons par le commencement : pendant notre promenade dans le Mercantour, mon Papounet nous a fait visiter les gorges de Daluis et les gorges du Cians, qui ont la particularité d’être toute rouge. Pas ocre comme celle de Roussillon, mais rouge comme le sang, c’est magnifique, et de belvédère en belvédère, nous avons pu admirer tout au fond l’eau verte de la rivière, le Var dans les gorges de Daluis et le Cians dans celles qui portent son nom.
Tenez regardez cette photo, savez vous pourquoi les tunels, très étroits, sont si haut ? , Parce qu’ils ont été creusés à l’origine pour l’éphémère tramway qui, au début du 20 siècle, devait desservir les Vallées de l’arrière pays niçois. C’est toujours pour ce même tramway que fut construit le pont devenu depuis « celui de la mariée ».
La légende veut, qu’au soir de ses noces, une jeune femme s’est jetée du pont, désespérée d’avoir épouser un homme que sa famille lui avait imposé alors qu’elle en aimait un autre. On prétend même que certaines nuits, le voyageur égaré peut apercevoir, sous la pleine lune, le voile de la malheureuse qui flotte encore sous l’unique arche du pont.
C’est tout ? Ben oui, vous avez trouvé mon histoire triste et courte à la fois ? Alors je vais vous raconter maintenant « la véritable histoire » du Pont de la Mariée.
En 1927, les habitants du village de Guillaumes, situé en amont des gorges, virent arriver une belle voiture américaine, C’était un couple de parisiens en voyage de noce en pays niçois. Ils prirent une chambre à l’hôtel, et le soir, ils partirent faire une balade dans les gorges jusqu’au pont du tramway.
A la nuit tombante, les villageois virent revenir le mari tout seul et l’air catastrophé, sa jeune épouse, dans la semi obscurité, aurait voulu contempler le fond des gorges et se serait penchée au seul endroit où il n’y avait pas de protection sur le pont.
La suite, vous la devinez, quelques fractions de seconde plus tard et quatre vingt mètres plus bas, la jolie dame venait de métamorphoser son mari en jeune veuf.
Ce ne fut que le lendemain que son corps fut retrouvé dans le lit de la rivière.
L’étrangeté de ce drame et l’absence de témoin furent à l’origine de certaines rumeurs.
Suicide par désespoir d’amour ? Crime sordide d’un mari insatisfait ? Ni l’un , ni l’autre, la justice a tranché, le procureur a retenu la thèse de l’accident , il ne reste qu’un oratoire érigé à la mémoire de la malheureuse et une légende que les grands pères racontent à leur petites filles en admirant l’ouvrage désaffecté depuis fort longtemps.
Désaffecté, désaffecté, c’est vite dit….car depuis notre jeune mariée a fait des dizaines d’émules, hommes ou femmes, mariés, célibataires, pacsés ou concubins, ils sont nombreux à s’être jetés du pont, et ce n’est pas fini, d’autres suivront, puisque le site est devenu depuis quelques années un des hauts lieux du ….saut à l’élastique. !!!!