Lorsqu’un événement exceptionnel se produisait dans la maison, nous en étions informés par l’agitation qui y régnait, la toilette obligatoire dans le « Tub » et les vêtements du « Dimanche » que l’on ne mettait pourtant jamais le Dimanche ou rarement.
Ce jour là, c’était la totale, « Popeye » (mon grand père) avait aménagé une table dans la cour, et nous avions la visite de plein de monde. Il y avait quelques têtes connues, Oncles et Tantes, et puis d’autres que nous découvrions. Quelqu’un m’offrit une petite voiture en métal blanc, avec les passagers dessinés dessus, c’est donc que cette fois l’événement était encore plus qu’exceptionnel.
Qu’est-ce qui se cachait donc derrière tout ça ? ? ? C’est finalement notre Tante Janine, sœur de mon père qui dévoila la clé du mystère, elle nous présenta un homme qui lui tenait le bras « Voici votre oncle ! ! ! » D’où sortait il donc celui là ? ? ? ? Des oncles on en avait plein et on croyait tous les connaître, mais lui, on ne l’avait encore jamais vu.
Heureusement, Janine, nous expliqua qu’elle venait de se marier avec ce monsieur tellement grand et tellement maigre « comme un i » que ses copains l’avaient surnommé « MIKI » (Le Mec « i »).C’est ainsi que j’appris qu’une famille n’était pas constituée de façon définitive, mais que des personnes pouvaient s’y joindre et qu’ils devenaient ainsi nos oncles, grands cousins et autres parents.
Janine a toujours posé un problème à ma mère qui en était jalouse, jalouse de sa modernité, de sa liberté, de ses idées avancées, de son passé de résistante, de sa réussite professionnelle, de son mode vie, de sa (très relative) « petite » fortune. Mais Janine était « un monument », tout à fait apte à se défendre et à contrer ma mère, tout en étant intouchable sous peine de courir le risque de se fâcher avec l’ensemble de la famille.
Cela n’empêcha pas ma mère de lancer des attaques souvent sous formes de moqueries provocantes ou dévalorisantes mais aussi, parfois de manière plus insidieuse avec des objectifs à long terme. Ainsi, alors que nous étions déjà à Aix et que j’avais une quinzaine d’année, j’assistais à une scène dont je ne compris pas, dans un premier temps le sens. Ma mère discutait avec des amies, pendant que je me livrais à coté d’elle à une autre activité, lecture probablement, sans même prêter la moindre attention à leur conversation.