Mon 9 Novembre "à Moi"

 
 
A chacun son 9 Novembre, bien sûr je ne remets pas en cause celui de 1989, comme tout le monde j’ai été heureux de voir s’abattre le « mur »  mais de là à me laisser « gaver » par les cérémonies du 20ème  anniversaire, il n’en ai pas question !! Je ne me sens nullement concerné.
Si cette date me « parle » quand même un tout petit peu, ce n’est point parce qu’Yves Montand a eu la mauvaise idée (pour lui) de succomber ce jour là. Je reconnaissais le talent de l’artiste que ce soit en tant que chanteur qu’en tant de comédien, par contre je n’aimais pas beaucoup l’homme, grand donneur de leçon, je ne peux pas m’empêcher de penser que ce sois disant « grand courageux » est resté bien planqué pendant la guerre, et n’a pas poussé le patriotisme jusqu’à s’engager dans la résistance ni dans l’armée française comme le fit par exemple Jean GABIN. Et puis comme beaucoup de « petites gens » je n’ai pas oublié cette émission où ce monsieur a touché une très grosse somme d’argent pour nous expliquer, à nous, les « petits » qu’il fallait que nous nous serrions la ceinture et que nous contentions de ce que nous gagnions.
Non, mon 9 Novembre à « moi » fut celui de l’année 1970, je venais d’être incorporé afin d’effectuer mon service militaire et j’étais affecté en tant qu’infirmier diplômé à l’infirmerie de la garnison.
Ce jour là, vers les onze heures du matin, notre médecin colonel jaillit de son bureau en hurlant « Il est mort le grand con, il est mort le grand con », c’est de cette délicate manière, toute militaire, qu’il nous informa du décès du Général De GAULLE.
Quelques minutes plus tard, il envoya Francis V....., son secrétaire, chercher du champagne, au mess des officiers, qu’il partagea avec d’autres officiers « anciennement partisans de l’ALGÉRIE Française ». Nous fûmes invités à trinquer avec eux, discrètement je me suis éclipsé, j’avais combattu politiquement De GAULLE, mais je ne pouvais accepter de boire pour fêter la mort d’un homme. Je suis encore aujourd’hui choqué par ce manque de décence et de respect de la part d’un officier supérieur, ainsi que par cette manière de nous associer, nous, hommes de troupe, soldats du contingent à cette manifestation de mépris envers un ancien président de la république.



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